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Laurent Mourguet fut canut (soyeux de Lyon) ; à l'âge de 20 ans, pendant les années de la Révolution, il devient marchand ambulant. Il vend des picarlats (petits fagots de bois), des remèdes et des baumes, des peignes, des aiguilles... Guignol lui-même, sur scène, sera plus souvent marchand que canut. Et Mourguet dans les fêtes, les vogues, apprend à connaitre la région, ses cabarets, ses variantes de franco-provençal, ses patois.
Mourguet, qui s'est pendant ce temps marié (l'acte de mariage montre qu'il ne sait pas écrire), voit sa femme mettre au monde des enfants, dont Etienne, le 10 avril 1797 et Rose Pierrette le 22 Novembre 1804, ils sont tous futurs membres de la première troupe. Mourguet devient arracheur de dents en 1797... Il vend des onguents et des drogues afin d'apaiser les douleurs, impeccable logique commerciale ! Et pour attirer le client, il installe un castelet à côté du fauteuil où l'on souffre et devant lequel il officie ! Polichinelle, bien sûr, tient le devant de la scène au milieu de ses marionnettes à gaines. Mais en 1804, Mourguet préfère faire rire ses clients de toutes leurs dents plutôt que de les leur arracher ! Il décide de construire un castelet dans le jardin du petit Tivoli pour exercer son Art. Il en coûte 2 sous l'entrée aussi bien pour les enfants que pour les adultes, les ouvriers que les bourgeois... Un véritable spectacle populaire !
Il se trouve un compère, le Père Thomas, amuseur, comédien et violoniste qui va jouer et dialoguer avec Polichinelle. Mais le Père Thomas aime trop le beaujolais et Mourguet doit s'en séparer. Ils deviennent même concurrents, tout près de là, au jardin chinois. Mourguet créé alors ce qui sera Gnafron en représentant le Père Thomas en marionnette : la création de Gnafron aura ainsi précédé celle de Guignol ! Mourguet ouvre alors dans sa maison un théâtre fixe, et le Père Thomas revient travailler avec lui. Mourguet découvre alors le jeu populaire et commence à ébaucher un caractère de jeu proche de celui du personnage qui deviendra Guignol.
Depuis la naissance de Guignol, cet art populaire n'a cessé d'évoluer, et les spectacles présentés aujourd'hui sont bien loin de ceux que présentait notre bon vieux Laurent Mourguet... |
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